La réaction du Chef de l’Etat malgache face au discours prononcé par le Président français Emmanuel Macron durant sa visite sur La Grande Glorieuse a été au cœur des actualités aujourd’hui. En effet, Andry Rajoelina a annoncé la mise en place du comité mixte franco-malagasy pour la cogestion des Îles éparses.
Dynamique politique
SESSION PARLEMENTAIRE : LE PROJET DE LOI SUR L’OPPOSITION TOUJOURS DANS L’INCERTITUDE
« La balle se trouve dans le camp des sénateurs », a répondu le vice-président de l’Assemblée Nationale et initiateur du projet de loi, le député Brunel Razafitsiandraofa lorsqu’il a été interviewé sur l’évolution de la révision du texte régissant le statut de l’opposition. La majorité à la Chambre Basse a déjà adopté en première lecture la proposition de loi en question. Par contre, les sénateurs ont ajourné son examen au motif que le temps ne leur suffisait pas pour l’étudier en profondeur. La question se pose de savoir si le Sénat réexaminera la proposition de loi lors de la session budgétaire en cours. Du côté de Tsimbazaza, après la mise en place de la commission d’évaluation des politiques publiques, on attend la création de la commission chargée de l’examen d’éventuelles demandes de levée de l’immunité parlementaire des députés. Selon les précisions de Mamy Rabenirina, troisième questeur de la Chambre, « cette commission se penchera surtout sur le cas des deux députés sont toujours écroués en prison dont ceux de Fandriana et de Mahabo. » Leurs sièges restent toujours vacants. Pour sa part, la Haute Cour Constitutionnelle a indiqué que les deux cas ne lui concernent pas étant donné que les deux personnalités sont emprisonnées pour des affaires pénales. (Midi Madagasikara, p.2). L’adoption de cette proposition de loi figure sur l’agenda des deux Chambres parlementaires. Mais il semblerait que le débat se soit refroidi depuis l’ouverture de cette session ordinaire. La plateforme de l’opposition RMDM (Rodoben’ny Mpanohitra ho an’ny Demokrasia eto Madagasikara), quant à elle, préfère entendre la position des sénateurs sur les éclaircissements qu’ils ont initié lors de la session spéciale en août dernier. Ihanta Randriamandrato, membre de la plateforme a rappelé : « La loi 2011-013 est toujours en vigueur quand il s’agit de débats sur l’opposition à Madagascar. Aucune disposition n’a, pour l’instant, annulé ce texte même s’il n’a jamais été appliqué. De ce fait, la discussion sur la réforme concoctée par les députés devrait attendre la démarche initiée par les sénateurs. » Ces derniers ont décidé d’élargir les échanges avant de se fixer. « La proposition de loi suscite un approfondissement avant son adoption mais elle devrait être discutée en séance plénière afin d’avoir l’approbation de tous les parlementaires », a précisé un sénateur lors de l’ouverture de la session ordinaire. (L’Express de Madagascar, p.5) Par ailleurs, Edouard Tsarahame, vice-président du RMDM a annoncé que l’opposition procédera bientôt à l’installation de ses représentants au niveau de l’Assemblée Nationale. (Le Quotidien, p.3)
RESTITUTION DES ILES EPARSES : UNE COMMISSION MIXTE FRANCO-MALAGASY SERA BIENTOT MISE EN PLACE
Lors de sa visite sur l’île Grande Glorieuse, le Président français Emmanuel Macron a annoncé « Ici c’est la France, c’est notre fierté, notre richesse. Ce n’est pas une idée creuse. Les scientifiques et militaires qui sont là le rappellent. La France est un pays archipel, un pays monde […] On n’est pas là pour s’amuser mais pour bâtir l’avenir de la planète. Ce que nous préservons ici aura des conséquences sur les littéraux, y compris l’Hexagone. » Apparemment, la France n’est pas décidée à se conformer à la résolution des Nations Unies de 1979 stipulant que les Îles éparses appartiennent à Madagascar. Hier, en guise de réponse, le Chef de l’Etat malgache a réagi sur les réseaux sociaux disant que « Madagascar est le sanctuaire de la biodiversité mondiale. Le respect de l’intégrité territoriale et la défense de nos intérêts passent par le dialogue ». Tout en précisant la mise en place d’une commission mixte le 18 novembre prochain, Andry Rajoelina a ajouté, « Ayez confiance en notre détermination et notre patriotisme. » (Midi Madagasikara, p.3) (Madagascar-Laza, p.3) (Madagascar Matin Hebdo, p.5-11) (Le Quotidien, p.3) (Tia Tanindrazana, p.2). C’est sur ses comptes Tweeter et Instagram qu’Andry Rajoelina a réagi aux propos tenus par son homologue français. La mise en place de la commission mixte a été actée durant la rencontre entre les deux Présidents à l’Elysée. Ce sera au sein de cette commission que seront discutées la gestion et/la restitution des Îles éparses. Un article publié sur lesechos.fr, mercredi dernier, a relayé une information de Francetvinfo comme quoi l’Elysée a précisé que « le Président Emmanuel Macron a affirmé que ce déplacement n’était pas un message politique adressé à Antananarivo, et qu’il avait été organisé en lien avec les autorités malgaches ». Cependant, le discours du Président français sur la Grande Glorieuse a relaté : « je suis aujourd’hui sur les Glorieuses, un territoire français au milieu de cette région de l’Océan Indien. […] une réserve naturelle nationale (française). » L’Etat malgache pour l’heure, n’a pas révélé la posture qu’il compte adopter. Rappelons que le Professeur Raymond Ranjeva a annoncé en juin qu’« il est évident que le problème juridique est clos. Par ailleurs, la cogestion est un non-sujet. » (L’Express de Madagascar, p.3) (Inona no Vaovao, p.2). Le 14 juillet dernier, alors qu’il a encore été à la tête du ministère des Affaires étrangères, Naina Andriantsitohaina a souligné que tous ceux qui de près ou de loin auront compétence à s’exprimer sur le sujet devraient être réunis au sein de la commission mixte. Quant au ministre de l’Economie et des Finances Richard Randriamandranto, il a déclaré au micro de la Radio France internationale « Vous connaissez la position de Madagascar qui n’est pas nouvelle puisque les Nations Unies ont déjà reconnu la souveraineté de Madagascar sur ces îles. Maintenant, il faut donner du temps au temps. Nous travaillons en collaboration avec la France. Il n’y a pas d’état d’esprit qui vise à fragiliser les négociations qui sont en cours. Les études ont montré que les réserves du sous-sol de ces îles sont assez riches. Tout cela montre qu’elles sont importantes non seulement sur le plan économique et environnemental, mais aussi sur l’identité malgache et nos zones de souveraineté. » (Les Nouvelles, p.3) La Vérité avance l’abondance de commentaires haineux à l’encontre du Président Rajoelina, des commentaires provenant de personnes qui se disent « intellectuels ». Des propos comme « bien fait pour toi » « qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? », ont été relayés par le journal. La Vérité pointe du doigt les intellectuels malgaches qui, selon elle, ne semblent pas adhérer à l’idée de restitution des Îles éparses. « Il est surprenant, voire choquant de constater que la restitution de ces fameuses iles ne semble pas faire l’unanimité au sein des concitoyens malgaches », a dénoncé le journal. (p.3) Free News soutient que l’Etat malgache a été informé de cette visite française sur la Grande Glorieuse, visite qui entre dans le cadre du déplacement d’Emmanuel Macron à La Réunion. Cela explique la présence du Premier ministre Christian Ntsay à la Réunion hier. (p.2)
LE HVM TIENDRA BIENTOT UNE ASSEMBLEE GENERALE
Rivo Rakotovao, président du Sénat et non moins membre actif du Hery Vaovao ho an’i Madagasikara ou HVM a annoncé hier que prendre du recul a été nécessaire pour mieux rebondir. Après des mois de silence, les militants et d’autres nouveaux membres de la formation politique tiendront une réunion le 9 novembre prochain. « Je précise », a déclaré Rivo Rakotovao, « ce sera une assemblée générale et non une assise nationale. Il s’agira de revoir avec la base, depuis la vision jusqu’au statut et au règlement intérieur du parti. L’objectif est de préparer l’avenir du HVM en traçant, entre autres, le chemin qu’il veut suivre, son positionnement par rapport au régime. Tout sera décidé avec la base. » Deux cents représentants issus des districts sont prévus assister à cette rencontre. (L’Express de Madagascar, p.5) (Tia Tanindrazana, p.3)
Un peu d’humour
Madagascar Matin Hebdo, p.11